Ancien bâtiment de la station d’épuration d’Aïre, Porteous est construit par Georges Brera en 1964–1967 pour répondre à une fonction précise qui détermine sa forme singulière. Les propriétés constructives et matérielles de son architecture, destinées à l’origine aux machines, s’équilibrent en contraste avec le paysage naturel du Rhône. Après plusieurs années d’abandon, un projet participatif est en cours pour transformer Porteous en un espace public, culturel et social, dans le respect des qualités patrimoniales et naturelles du site.
En son sein, s’affairant de part et d’autre, l’association PORTEOUS travaille dur pour remettre à flot cet immense bâtiment. Elle met en oeuvre de nombreux chantiers participatifs.
L’horizon se veut rempli de partage, de rencontres, de création et d’expression spontanée.
En septembre 2022 a été reçue l’autorisation d’entamer les premiers travaux : l’aménagement du Chic&Schlag. Cette cabine-cuisine au niveau du quai est pensée pour devenir un espace d’accueil et de performances, permettant ainsi de dessiner les prochaines étapes de la transformation de Porteous.
Le trajet futur et global de Porteous n’est pas fixé. Il sera construit au fur et mesure des besoins, envies, contraintes et folies. Une histoire épique en plusieurs tomes, chapitres et épilogues.
Celle-ci a débuté en 2018, quand le collectif culturel "Prenons la ville" a occupé ce bâtiment propriété de l'Etat et qui était à l'abandon depuis plus de vingt ans. Le canton voulait initialement transformer cette ancienne station d'épuration en un lieu de réinsertion pour détenus en fin de peine.
Ce projet carcéral a finalement été abandonné et le site a été attribué au DCS afin d'y implanter un centre destiné à des projets culturels et de cohésion sociale. La Fondation pour la promotion de lieux pour la culture émergente (fplce) a octroyé 450'000 francs pour réaliser la première phase de travaux. Le nouvel espace de 120 m2 vise à accueillir des rencontres, des discussions et des réflexions pour l'émergence du centre culturel.
Les architectes ont travaillé sur l'existant pour faire ressortir les caractéristiques de ce bâtiment des années 1960 de style brutaliste, cher à Le Corbusier. De grandes baies vitrées s'ouvrent sur le Rhône et sur la nature environnante. On aperçoit les immeubles du Lignon un peu plus loin.
Le public est attendu progressivement à partir de la fin du mois pour découvrir ce lieu surprenant où les projets culturels trouveront leur place. Il ne s'agit pas de faire de Porteous un lieu festif ou une Usine bis, selon le DCS. L'accent sera mis sur la culture sous toutes ses formes et sur la cohésion sociale. Tout reste à inventer.
Il s'agit désormais de lancer un vaste chantier participatif pour la suite de la réhabilitation de ce bâtiment de 3500 m2. Le Grand Conseil devrait se prononcer l'année prochaine sur des crédits de 5,8 millions de francs pour assainir le bâtiment et créer une passerelle sur le Rhône. A terme, l'association Porteous deviendra une fondation afin de coordonner le projet culturel et les travaux de mise en conformité.
Porteous est le nom donné à la technique de traitement thermique des boues d'épuration qui était exploitée dans ce bâtiment. Ces installations industrielles d'une autre époque sont encore visibles. Le bâtiment qui appartenait aux Services industriels de Genève (SIG) avait été cédé pour un franc symbolique à l'Etat. Les SIG exploitent la station d’épuration des eaux usées attenante, qui est l’une des plus grandes de Suisse.
