#vélo
Le Collectif 144 ?, un groupe constitué de jeunes engagé.e.s pour une mobilité écologique, a décidé de passer à l’action. Nous en avons marre des pistes cyclables sans-cesse interrompues, dangereuses – surtout lorsqu’elles brillent par leur absence – et du manque de volonté politique manifesté par l’État de Genève depuis l’acceptation de l’initiative 144 en faveur de la mobilité douce il y a... presque 10 ans ! C’est pourquoi nous avons décidé de prendre les devants et de peindre des pistes cyclables là où leur manque se fait le plus vivement sentir.
Les cyclistes genevois.es sont aujourd’hui trop souvent confrontés à des pistes qui s’évanouissent brusquement aux carrefours hyper fréquentés du centre. Le réseau manque de cohérence et d’intensité. Les chiffres avancés par le Canton (60% du réseau routier serait déjà aménagé pour le vélo) sont trompeurs : en réalité, plus de la moitié en est constituée par des « zones 30 », sans marquage au sol ni séparation des voies. Dans ces conditions, comment convaincre les citoyens et citoyennes d’opter pour la petite reine ?
Le premier frein à l’utilisation du vélo en ville de Genève est l’insécurité liée au manque d’infrastructures. La promotion de ce mode de transport doux est pourtant indispensable pour régler les nombreux problèmes que l’on rencontre dans les villes : coûts exorbitants pour la collectivité, réchauffement climatique intensifié, pollution de l’air et sédentarisation. Rien qu’en Suisse, plus d’un millier de cyclistes ont subi des blessures graves ou perdu la vie suite à accident en 2017 et 3000 personnes trouvent la mort prématurément des suites de la pollution atmosphérique. Genève est régulièrement confrontée à des valeurs de particules fines bien au-dessus des normes légales. Si nous voulons un avenir meilleur pour nous et nos enfants, c’est maintenant qu’il faut agir et montrer l’exemple.
Le Canton est prêt à mettre 5 milliards de CHF pour la construction de la traversée autoroutière du lac, mais il rechigne à investir les 80 millions nécessaires à la mise en place d’infrastructures cyclables sûres. Un non-sens. Comment ne pas réagir à ce manque de volonté affiché ?
Nous, une poignée de jeunes cyclistes concerné.e.s, avons décidé en octobre 2018 d’aller peindre les pistes cyclables sur un tronçon dangereux de Genève : le boulevard Georges-Favon, en aval du pont de la Coulouvrenière. Un exemple criant de piste cyclable qui s’évanouit dans le trafic dense, soudainement et sans prévenir. Pas de panique : nous utilisons une peinture éphémère et une signalisation bien distinguable de la formule officielle. Par la suite, nous avons identifié 24 mauvais et bons exemples d'infrastructures cyclables pour les 24 jours de l'avent, avec davantage de pistes éphémères mais aussi des photos, des films et des apparitions dans les médias.
Pour les 8 ans de l'IN 144, le Collectif s'est allié à Actif-Trafic, les initiants, pour aller peindre un logo créé pour location sur plusieurs secteurs stratégiques de la Ville avant de finir devant les caméra devant l'Hôtel-de-Ville ! Lors de la sortie du Plan d'Action Mobilité Douce de Genève 2019-2023, nous avons encore protesté contre des résolutions trop molles, éparses, lacunaires et un manque de volontarisme en cette époque pourtant marquée par la "vague verte" des jeunes militants écologistes confirmée dans les urnes pour les élections parlementaires fédérales.
Activisme en faveur du vélo comme moyen de déplacement privilégié en ville
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